commentaire sur L’Affamée Decastel

Deux femmes sur scène se font face, s’effleurent, se caressent : c’est Violette, deux fois, deux voix, corps et esprit double, tiraillées entre le désir de La revoir et la crainte de s’exposer. Elle, Beauvoir est là, troisième personne invisible qui habite les corps et les voix, qui torture, déchire. Cruelle, sadique… ainsi que le signifie la bande-son au début et à la fin, avec la musique qui accompagne le jeu sans être obsédante… Le décor ? miroir brisé, craie, cruche, chaos. Tour à tour transformé, détourné ou pris à témoin de la rage et du malheur de Violette. Les plus beaux passages de l’Affamée sont chuchotés, criés, psalmodiés, en soliloque ou en écho. Un vrai bonheur que de voir et entendre la vie prendre le texte magnifiquement incarné par Adeline Lejeune et Catherine Decastel.

MB.