Résumé
Cette thèse vise à étudier les postures auctoriales des femmes de lettres en France d’après-guerre jusqu’aux années 1960 à travers les cas de Simone de Beauvoir, Violette Leduc et Dominique Aury. Nous approcherons ces trois écrivaines et leurs œuvres pour éclairer les divergences ainsi que les convergences de la « posture » auctoriale de ces écrivaines. La « posture » telle que définie par Jérôme Meizoz désigne la façon dont un.e écrivain.e occupe une position dans le champ littéraire ; nous adopterons ce concept pour explorer les diverses façons d’être une femme de lettres en France de cette époque. Quels traits communs pourrait-on dégager sur le statut, la reconnaissance, la légitimation de ces trois écrivaines représentatives de leur génération ? Est-ce qu’il y a une spécificité ou non des femmes de lettres de cette génération vivant à une époque où les femmes ont obtenu leur droit de vote mais ne connaissent pas encore les mouvements de libération des années 1970 ? Quelles étaient les postures auctoriales possibles et comment ces auteures ont-elles joué sur la scène littéraire ? Nous nous intéresserons particulièrement aux rapports que ces femmes de lettres nouent avec l’écriture, le rôle de l’écriture dans la construction de leur identité, leur entrée et positionnement dans le champ littéraire et la place qu’y occupe l’œuvre. Outre ces trois écrivaines, nous considérerons aussi, comme notre corpus secondaire, deux autres figures féminines importantes que sont Nathalie Sarraute et Françoise Sagan. En étudiant ces corpus, nous tenterons de dresser un panorama affiné du champ des possibles ouvert aux femmes de lettres de cette époque.
Nous lui souhaitons la bienvenue dans l’Association!