Anne F. GARRÉTA

Romancière et professeure, Anne Garréta a soutenu aux États-Unis une thèse sur les fins de romans dans la littérature française des XVII° et XVIII° siècles. Depuis 1995, elle est maître de conférences à l’Université de Rennes 2. Elle enseigne également en alternance aux États-Unis. En 2000, elle devient le premier membre de l’Oulipo qui soit né après sa fondation.

Ses œuvres dont beaucoup eurent un fort retentissement sont, entre autres :

 1986 : Sphinx, histoire d’amour entre deux personnes dont le sexe ne peut pas être défini.

1987 : Pour en finir avec le genre humain, éditions François Bourin.

1990 : Ciels liquides : descente aux enfers d’un personnage perdant l’usage de la langue.

1999 : La Décomposition : mise en scène d’un serial-killer utilisant les personnages du premier tome d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

2002 : Pas un jour : roman sur le thème du désir qui obtint le Prix Médicis en 2002.

2009 : Éros mélancolique (coécrit avec J. Roubaud) : le texte d’un chimiste des années 1960 est découvert un jour par Jacques Roubaud sur internet…

La table ronde organisée lors du colloque sur Violette Leduc a permis à Anne Garréta de réaffirmer son attachement pour l’écrivaine et particulièrement de dire sa sensibilité aux difficultés rencontrées par celle-ci pour s’exprimer dans « un monde d’hommes ». Cet aspect révélateur de la condition de la femme écrivain des années 1960 s’exprime à l’aune des préjugés dont Violette Leduc fut la victime,  de la part de l’institution universitaire et de celle du monde de l’édition. Anne Garréta déplore l’étroitesse encore très actuelle du milieu intellectuel français qui ne tolère que quelques auteurs (au masculin) canoniques et canonisés…  Elle-même, bien qu’elle ait rencontré un succès certain à la publication de ses romans en France, dit s’épanouir davantage, au moins en tant que professeure, dans le milieu universitaire d’outre-atlantique où elle enseigne une partie de l’année.